Comme certaines personnes qui s’intéressent et font des recherches sur le thème du pardon, le Père Jean-Baptiste peut être considéré aussi comme un spécialiste dans ce domaine. Je vous propose, en guise d’introduction, un extrait de la conférence qu’il a animée probablement en 2004 et qui contribue à promouvoir le pardon et la réconciliation. Son message reste toujours d’actualité !
1. Pourquoi pardonner ?
- Pour surmonter la peine quand nous sommes blessés.
- Pour trouver la paix quand la haine et le désir de vengeance nous habitent.
- Nous pourrions blesser quelqu’un sans faire exprès. (Annexe : exemples 1 et 2)
- Nous avons fait aussi des erreurs regrettables ou condamnables, et qui nous marquent pour la vie.
- Nous pouvons être traumatisés par une blessure d’enfance que nous ignorons et qui nous empêche de faire quelque chose (annexe : exemple 3) ou supporter quelqu’un qui reflète, sans que nous sachions, notre propre faiblesse.
2. Différentes formes du pardon - Pardonner à ceux qui nous demandent le pardon
- Dans la vie du couple, entre amis
- En famille
- Pardonner aux méchants qui ne demandent rien parce qu’ils sont « mauvais », ou bien parce qu’ils sont « amoraux » (Annexe : exemple 4)
- Le méchant n’est-il pas le bouc émissaire de tout ce que nous ne pouvons supporter ? Ou pour exorciser la haine qui nous tenaille ?
- Pardonner à soi-même.
- La chose la plus difficile. » Ma faute est toujours devant moi . » (Psaume 50)
3. Ce qu’est le pardon
- Le pardon n’est pas l’excuse. « L’excuse, pour être juste, doit s’appliquer à un mal reconnu comme non volontaire : on ne pardonne pas à quelqu’un qui vous a marché sur les pieds par inadvertance, on l’excuse … Dans le cas de la demande du pardon, on se situe nécessairement dans le champs des actes volontaires reconnus comme tels par leur auteur » (J.M. Gueullette : Fêtes et Saisons p. 18). Dans le pardon, il y a reconnaissance de la responsabilité de l’offenseur, et la volonté libre de l’offensé.
- Le pardon ne justifie pas l’autre, mais moi-même. Je ne te dis pas que tu n’as pas eu tort, mais je reconnais que j’ai pu aussi avoir tort, que je serai toujours capable de commettre des erreurs et que j’aurai toujours besoin du pardon des autres et du pardon de Dieu me rendra « juste ». Sachant que le terme biblique de « justice », signifie surtout « être justifié par Dieu ». Le « juste » est celui qui vit en conformité avec un projet de Dieu sur lui. Job est un homme juste. Joseph est un homme juste.
- Le pardon n’est pas l’oubli. Pourquoi pardonner si on a oublié ce qui s’est passé. La qualité d’un don (un cadeau) est dans l’intention de celui qui offre. La valeur du pardon se mesure à la gravité de la faute. Quand on a oublié la faute, comme si elle n’existait plus, où serait-il donc le pardon ? Quoi pardonner ?
- Le pardon n’est pas effacement de la faute, mais son dépassement. On ne pardonne pas la faute, on pardonne à la personne. « Je t’aime plus que ta faute, je t’aime au-delà de ta faute . »
- Le pardon demande du temps (un temps de désir : la parabole de l’enfant prodigue, par rapport aux deux autres paraboles : brebis égarée et pièce perdue).
4. Pardon et réconciliation
- Le vrai pardon doit aboutir à la réconciliation. Puisque le pardon n’est pas l’oubli, mais le dépassement de la faute pour retrouver la personne, il s’agit donc d’une rencontre et cela exige la « réconciliation.» (Va te présenter au prêtre… ce sera un témoignage)
- Etre en paix avec soi-même. Cela suppose « un désir » d’être en paix avec les autres « Si votre justice n’est que la justice des pharisiens, vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux » (Mat 5,20)
- Le pardon restera comme une « pénitence pénible », alors que la réconciliation est une « béatitude » : « Heureux les artisans de paix »
Notre réflexion s’oriente vers cette béatitude de libération.
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* Pour lire tout le texte de la conférence du Père Jean-Baptiste, cliquer ici.
Suivons le Guide !
Pardon, Seigneur, Pardon