Le 8 avril 2015, la Radio Catholique Francophone de Belgique (RCF), dans son studio, a donné l’interview à Aloys Musomesha, Guide et Médiateur du Projet-DVJP (Projet pour la Réconciliation par le Droit, la Vérité, la Justice et le Pardon) au sujet de la réconciliation rwandaise. Le journal « Dimanche » nous donne, en quelques lignes, l’essentiel de ce qui a été dit au cours de cette rencontre.
Il y a 21 ans, le 7 avril 1994, commençait le massacre d’un million de Rwandais. De cette épreuve qui a divisé les familles et fait s’exiler des milliers de personnes, est née la volonté d’œuvrer à la réconciliation chez Aloys Musomesha. Rencontre avec ce juriste spécialiste en droit humanitaire, vivant aujourd’hui à Beaumont. « 21 ans après le génocide, je suis triste de ces évènements qui ont lieu. Et en même temps, mon esprit est plein d’espoir puisque le peuple rwandais est sur la voie de la réconciliation. » Aloys Musomesha, qui s’exprime aussi paisiblement, fait pourtant partie des rescapés du Rwanda. Menacé à plusieurs reprises, notamment parce que son père était réfugié à l’étranger, l’homme originaire de Butare (Province du Sud) a d’abord exercé son métier d’avocat et spécialiste des droits de l’homme dans son pays. Puis, il est parti s’installer en Belgique d’où il a créé le projet pour la réconciliation (à découvrir sur le site www.projet-dvjp.net).
« Sans pardon, la blessure reste ouverte »
Avec le recul, Aloys Musomesha retient essentiellement de son expérience personnelle, les clés pour que les hommes et les femmes se pardonnent les uns les autres et avancent sur la voie de la réconciliation. Une nécessité même 21 ans après les faits, car sans pardon, « la blessure reste ouverte. Tant que la victime n’a pas travaillé sur elle-même pour atteindre ce pardon, elle voudra se venger. » Le même effort doit être fait, selon le spécialiste en droit de l’homme, du côté des criminels: « si la personne qui a offensé l’autre ne s’est pas repentie, elle peut récidiver. En osant cette demande de pardon, elle pourra se libérer un poids de la conscience. »
« Justice et réconciliation se complètent »
Chaque démarche de repentance est prise en compte dans le processus judiciaire sur le génocide. « La justice et la réconciliation sont deux processus indépendants qui se complètent », estime Aloys Musomesha. Le dialogue entre les victimes et les auteurs de ces massacres n’implique pas nécessairement un juge. Le créateur du projet pour la réconciliation prend un exemple: « Ce n’est pas facile, pour une mère de famille qui a perdu ses enfants pendant le génocide, de se tenir debout devant le bourreau de ses enfants. Il faut que chacun fasse un pas vers l’autre. Les responsables de l’Eglise au Rwanda ont parfois joué un rôle pour rapprocher les victimes et les responsables de l’infraction. »
« Comme une blessure qui cicatrise »
Pour que la justice puisse agir au Rwanda et juger les milliers d’accusés, le gouvernement a réactivé en 2001 des systèmes de justice locaux appelés Gacaca. Ces assemblées villageoises présidées par une personne sage a permis de pallier le manque de personnel judiciaire, et la destruction des tribunaux et des prisons. « Ce qui a été très positif dans ces Gacacas, estime le juriste en droit de l’homme, ces assemblées prenaient place sur les collines, sur les lieux mêmes des crimes. La population locale pouvait révéler la vérité. » Cette démarche n’épargnait pas de raviver les souvenirs douloureux: « comme une blessure qui cicatrise, cela fait mal de nettoyer la plaie. »
A.-F.de BEAUDRAP
Kuwa 31 Mutarama 2016, umunyamakuru Gaspard MUSABYIMANA wa Radio INKINGI yagiranye ikiganiro na Aloys MUSOMESHA, Umuyobozi n’Umuhuza w’Umushinga w’Ubwiyunge Nyakuri: Projet-DVJP, ni ukuvuga Umushinga w’Ubwiyunge buyobowe n’Amategeko, bunyuze mu Ukuri, Ubutabera n’Imbabazi. Icyo kiganiro kiratanga ibisubizo kuri bimwe mu bibazo abanyarwanda twese twibaza ku bwiyunge. Ubwiyunge ni iki? Imbabazi zitangwa zite? Ubutabera Mpuzabantu ni iki? Ubutabera Mpuzabantu ( Médiation), uyu Mushinga wifuza ko bwasimbura Inkiko GACACA, butandukaniye he n’izo nkiko ? n’ibindi, n’ibindi.
Iki kiganiro kiruzuza kiriya Aloys Musomesha yagiranye n’umunyamakuru Anne-Françoise de BEAUDRAP wa Radio RCF kuwa 8 Mata 2015. Uko imyaka igenda ihita ariko, mu bushakashatsi bwawo, uyu Mushinga nawo ugenda wunguka ibindi bitekerezo bishya byunganira kandi byuzuza ibyagiye bitangazwa mbere. Ibyo bitekerezo bishya byatugeza ku mpinduka nziza murabisanga hano: http://projet-dvjp.net/documentation/