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Discours du lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018 Dr Denis Mukwege

Discours du lauréat du Prix Nobel de la Paix 2018 Dr Denis Mukwege

Dans la nuit tragique du 6 octobre 1996, des rebelles ont attaqué notre hôpital à Lemera, en République Démocratique du Congo (RDC). Plus de trente personnes tuées. Les patients abattus dans leur lit à bout portant. Le personnel ne pouvant pas fuir tué de sang-froid. Je ne pouvais pas m’imaginer que ce n’était que le début. Obligés de quitter Lemera, en 1999 nous avons créé l’hôpital de Panzi à Bukavu où je travaille encore aujourd’hui comme gynécologue-obstétricien. La première patiente admise était une victime de viol ayant reçu un coup de feu dans ses organes génitaux. La violence macabre ne connaissait aucune limite. Cette violence malheureusement ne s’est jamais arrêtée.

Un jour comme les autres, l’hôpital a reçu un appel. Au bout du fil, un collègue en larmes implorait : « S’il vous plaît, envoyez-nous rapidement une ambulance. S’il vous plaît, dépêchez-vous. » Ainsi, nous avons envoyé une ambulance comme nous le faisons habituellement.

Deux heures plus tard, l’ambulance est revenue. A l’intérieur une petite fille de tout juste dix-huit mois. Elle saignait abondamment et a été immédiatement emmenée en salle d’opération. Quand je suis arrivé, les infirmières étaient toutes en larmes. La vessie du nourrisson, son appareil génital, son rectum étaient gravement endommagés. Par la pénétration d’un adulte.

Nous prions en silence : mon Dieu, dites-nous que ce que nous voyons n’est pas vrai. Dites-nous que c’est un mauvais rêve. Dites-nous qu’au réveil tout ira bien.

Mais, ce n’était pas un mauvais rêve. C’était la réalité. C’est devenu notre nouvelle réalité en RDC.

Quand un autre bébé est arrivé, j’ai réalisé que ce problème ne pouvait pas trouver une solution au bloc opératoire, mais qu’il fallait se battre contre les causes profondes de ces atrocités. Je me suis rendu au village de Kavumu pour parler avec les hommes : pourquoi vous ne protégez pas vos bébés, vos filles et vos femmes ? Où sont les autorités ? À ma grande surprise, les villageois connaissaient le suspect. Tout le monde avait peur de lui, car il était membre du Parlement provincial et jouissait d’un pouvoir absolu sur la population.

Depuis plusieurs mois sa milice terrorisait le village entier. Elle avait instillé la peur en tuant un défenseur des droits humains qui avait eu le courage de dénoncer les faits. Le député s’en est tiré sans conséquences. Son immunité parlementaire lui permettait d’abuser en toute impunité.

Ces deux bébés ont été suivis de dizaines d’autres enfants violés. Lorsque la quarante-huitième victime est arrivée, nous étions désespérés.

Avec d’autres défenseurs des droits humains, nous avons saisi un tribunal militaire. Finalement, ces viols ont été poursuivis et jugés comme crimes contre l’humanité. Les viols des bébés à Kavumu ont cessé. Les appels à l’hôpital de Panzi aussi. Mais l’avenir psychologique, sexuel et génésique de ces bébés est hypothéqué.

Ce qui s’est passé à Kavumu et qui continue aujourd’hui dans de nombreux autres endroits au Congo, tels que les viols et les massacres à Béni et au Kasaï, a été rendu possible par l’absence d’un État de droit, l’effondrement des valeurs traditionnelles et le règne de l’impunité, en particulier pour les personnes au pouvoir.

Le viol, les massacres, la torture, l’insécurité diffuse et le manque flagrant d’éducation, créent une spirale de violence sans précédent.

Le bilan humain de ce chaos pervers et organisé a été des centaines de milliers de femmes violées, plus de 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du pays et la perte de 6 millions de vies humaines. Imaginez, l’équivalent de toute la population du Danemark décimée.

Les gardiens de la paix et les experts des Nations Unies n’ont pas été épargnés. Plusieurs ont trouvé la mort dans l’accomplissement de leur mandat. La Mission des Nations Unies en RDC reste présente jusqu’à ce jour afin que la situation ne dégénère pas davantage.

Nous leur en sommes reconnaissants.

Cependant, malgré leurs efforts, cette tragédie humaine se poursuit sans que tous les responsables ne soient poursuivis. Seule la lutte contre l’impunité peut briser la spirale des violences.

Nous avons tous le pouvoir de changer le cours de l’Histoire lorsque les convictions pour lesquelles nous nous battons sont justes.

Vos Majestés, Vos Altesses Royales, Excellences, Distingués membres du Comité Nobel, Chère Madame Nadia Murad, Mesdames et Messieurs, Amis de la paix,

C’est au nom du peuple congolais que j’accepte le prix Nobel de la Paix. C’est à toutes les victimes de violences sexuelles à travers le monde que je dédie ce prix.

C’est avec humilité que je me présente à vous portant haut la voix des victimes des violences sexuelles dans les conflits armés et les espoirs de mes compatriotes.

Je saisis cette occasion pour remercier tous ceux qui pendant ces années ont soutenu notre combat. Je pense, en particulier, aux organisations et institutions des pays amis, à mes collègues, à ma famille et à ma chère épouse, Madeleine.

Je m’appelle Denis Mukwege. Je viens d’un des pays les plus riches de la planète. Pourtant, le peuple de mon pays est parmi les plus pauvres du monde.

La réalité troublante est que l’abondance de nos ressources naturelles – or, coltan, cobalt et autres minerais stratégiques – alimente la guerre, source de la violence extrême et de la pauvreté abjecte au Congo.

Nous aimons les belles voitures, les bijoux et les gadgets. J’ai moi-même un smartphone. Ces objets contiennent des minerais qu’on trouve chez nous. Souvent extraits dans des conditions inhumaines par de jeunes enfants, victimes d’intimidation et de violences sexuelles.

En conduisant votre voiture électrique, en utilisant votre smartphone ou en admirant vos bijoux, réfléchissez un instant au coût humain de la fabrication de ces objets.

En tant que consommateurs, le moins que l’on puisse faire est d’insister pour que ces produits soient fabriqués dans le respect de la dignité humaine.

Fermer les yeux devant ce drame, c’est être complice.

Ce ne sont pas seulement les auteurs de violences qui sont responsables de leurs crimes, mais aussi ceux qui choisissent de détourner le regard.

Mon pays est systématiquement pillé avec la complicité des gens qui prétendent être nos dirigeants. Pillé pour leur pouvoir, leur richesse et leur gloire. Pillé aux dépens de millions d’hommes, de femmes et d’enfants innocents abandonnés dans une misère extrême… tandis que les bénéfices de nos minerais finissent sur les comptes opaques d’une oligarchie prédatrice.

Cela fait vingt ans, jour après jour, qu’à l’hôpital de Panzi, je vois les conséquences déchirantes de la mauvaise gouvernance du pays.

Bébés, filles, jeunes femmes, mères, grands-mères, et aussi les hommes et les garçons, violés de façon cruelle, souvent en public et en collectif, en insérant du plastique brûlant ou en introduisant des objets contondants dans leurs parties génitales.

Je vous épargne les détails. Le peuple congolais est humilié, maltraité et massacré depuis plus de deux décennies au vu et au su de la communauté internationale.

Aujourd’hui, grâce aux nouvelles technologies de l’information et de la communication, plus personne ne peut dire : je ne savais pas.

Avec ce prix Nobel de la Paix, j’appelle le monde à être témoin et je vous exhorte à vous joindre à nous pour mettre fin à cette souffrance qui fait honte à notre humanité commune.

Les habitants de mon pays ont désespérément besoin de la paix.

Mais :

Comment construire la paix sur des fosses communes ?
Comment construire la paix sans vérité ni réconciliation ?
Comment construire la paix sans justice ni réparation ?

Au moment même où je vous parle, un rapport est en train de moisir dans le tiroir d’un bureau à New York. Il a été rédigé à l’issue d’une enquête professionnelle et rigoureuse sur les crimes de guerre et les violations des droits humains perpétrés au Congo. Cette enquête nomme explicitement des victimes, des lieux, des dates mais élude les auteurs.

Ce Rapport du Projet Mapping établi par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits Humains, décrit pas moins de 617 crimes de guerre et crimes contre l’humanité et peut-être même des crimes de génocide.

Qu’attend le monde pour qu’il soit pris en compte ? Il n’y a pas de paix durable sans justice. Or, la justice ne se négocie pas.

Ayons le courage de jeter un regard critique et impartial sur les événements qui sévissent depuis trop longtemps dans la région des Grands Lacs.

Ayons le courage de révéler les noms des auteurs des crimes contre l’humanité pour éviter qu’ils continuent d’endeuiller cette région.

Ayons le courage de reconnaître nos erreurs du passé.

Ayons le courage de dire la vérité et d’effectuer le travail de mémoire.

Chers compatriotes congolais, ayons le courage de prendre notre destin en main. Construisons la paix, construisons l’avenir de notre pays, ensemble construisons un meilleur avenir pour l’Afrique. Personne ne le fera à notre place.

Mesdames et Messieurs, Amis de la paix,

Le tableau que je vous ai brossé offre une réalité sinistre.

Mais permettez-moi de vous raconter l’histoire de Sarah.

Sarah nous a été référée à l’hôpital dans un état critique. Son village avait été attaqué par un groupe armé qui avait massacré toute sa famille, la laissant seule.

Prise en otage, elle a été emmenée dans la forêt. Attachée à un arbre. Nue. Tous les jours, Sarah subissait des viols collectifs jusqu’à ce qu’elle perde connaissance.

Le but de ces viols utilisés comme armes de guerre étant de détruire Sarah, sa famille et sa communauté. Bref détruire le tissu social.

À son arrivée à l’hôpital, Sarah ne pouvait ni marcher ni même tenir debout. Elle ne pouvait pas retenir ni ses urines ni ses selles.

A cause de la gravité de ses blessures génito-urinaires et digestives couplées à une infection surajoutée, personne ne pouvait imaginer qu’elle serait un jour en mesure de se remettre sur ses pieds.

Pourtant, chaque jour qui passait, le désir de continuer à vivre brillait dans les yeux de Sarah. Chaque jour qui passait, c’était elle qui encourageait le personnel soignant à ne pas perdre espoir. Chaque jour qui passait, Sarah se battait pour sa survie.

Aujourd’hui, Sarah est une belle femme, souriante, forte et charmante.

Sarah s’est engagée à aider les personnes ayant survécu à une histoire semblable à la sienne.

Sarah a reçu cinquante dollars américains, une allocation que notre maison de transit Dorcas accorde aux femmes souhaitant reconstruire leur vie sur le plan socioéconomique.

Aujourd’hui, Sarah dirige sa petite entreprise. Elle a acheté un terrain. La Fondation Panzi l‘a aidée avec des tôles pour faire un toit. Elle a pu construire une maison. Elle est autonome et fière.

Son histoire montre que même si une situation est difficile et semble désespérée, avec la détermination, il y a toujours de l’espoir au bout du tunnel.

Si une femme comme Sarah n’abandonne pas, qui sommes-nous pour le faire ?

Ceci est l’histoire de Sarah. Sarah est Congolaise. Mais il y a des Sarah en République Centrafricaine, en Colombie, en Bosnie, au Myanmar, en Iraq et dans bien d’autres pays en conflit dans le monde.

A Panzi, notre programme de soins holistiques, qui comprend un soutien médical, psychologique, socioéconomique et juridique, montre que, même si la route vers la guérison est longue et difficile, les victimes ont le potentiel de transformer leur souffrance en pouvoir.

Elles peuvent devenir des actrices de changement positif dans la société. C’est le cas déjà à la Cité de la Joie, notre centre de réhabilitation à Bukavu où les femmes sont aidées pour reprendre leur destin en main.

Cependant, elles ne peuvent pas y arriver seules et notre rôle est de les écouter, comme nous écoutons aujourd’hui Madame Nadia Murad.

Chère Nadia, votre courage, votre audace, votre capacité à nous donner espoir, sont une source d’inspiration pour le monde entier et pour moi personnellement.

Le prix Nobel de la Paix qui nous est décerné aujourd’hui n’aura de valeur réelle que s’il peut changer concrètement la vie des victimes de violences sexuelles de par le monde et contribuer à ramener la paix dans nos pays.

Alors, que pouvons-nous faire ?
Que pouvez-vous faire ?

Premièrement, c’est notre responsabilité à tous d’agir dans ce sens.

Agir c’est un choix.

C’est un choix :

– d’arrêter ou non la violence à l’égard des femmes,
– de créer ou non une masculinité positive qui promeut l’égalité des sexes, en temps de paix comme en temps de guerre.

C’est un choix :

– de soutenir ou non une femme,
– de la protéger ou non,
– de défendre ou non ses droits,
– de se battre ou non à ses côtés dans les pays ravagés par le conflit.

C’est un choix : de construire ou non la paix dans les pays en conflits.

Agir, c’est refuser l’indifférence.

S’il faut faire la guerre, c’est la guerre contre l’indifférence qui ronge nos sociétés.

Deuxièmement, nous sommes tous redevables vis-à-vis de ces femmes et de leurs proches et nous devons tous nous approprier ce combat ; y compris les États qui doivent cesser d’accueillir les dirigeants qui ont toléré, ou pire, utilisé la violence sexuelle pour accéder au pouvoir.

Les États doivent cesser de les accueillir avec le tapis rouge et plutôt tracer une ligne rouge contre l’utilisation du viol comme arme de guerre.

Une ligne rouge qui serait synonyme de sanctions économiques, politiques et de poursuites judiciaires.

Poser un acte juste n’est pas difficile. C’est une question de volonté politique.

Troisièmement, nous devons reconnaître les souffrances des survivantes de toutes les violences faites aux femmes dans les conflits armés et les soutenir de façon holistique dans leur processus de guérison.

J’insiste sur les réparations ; ces mesures qui leur donnent compensation et satisfaction et leur permettent de commencer une nouvelle vie. C’est un droit humain.

J’appelle les États à soutenir l’initiative de la création d’un Fonds global de réparation pour les victimes de violences sexuelles dans les conflits armés.

Quatrièmement, au nom de toutes les veuves, tous les veufs et des orphelins des massacres commis en RDC et de tous les Congolais épris de paix, j’appelle la communauté internationale à enfin considérer le Rapport du Projet « Mapping » et ses recommandations.

Que le droit soit dit.

Cela permettrait au peuple congolais d’enfin pleurer ses morts, faire son deuil, pardonner ses bourreaux, dépasser sa souffrance et se projeter sereinement dans le futur.

Finalement, après vingt ans d’effusion de sang, de viols et de déplacements massifs de population, le peuple congolais attend désespérément l’application de la responsabilité de protéger les populations civiles lorsque leur gouvernement ne peut ou ne veut pas le faire. Il attend d’explorer le chemin d’une paix durable.

Cette paix passe par le principe d’élections libres, transparentes, crédibles et apaisées.

« Au travail, peuple congolais ! » Bâtissons un État où le gouvernement est au service de sa population. Un État de droit, émergent, capable d’entraîner un développement durable et harmonieux, non seulement en RDC mais dans toute l’Afrique. Bâtissons un État où toutes les actions politiques, économiques et sociales sont centrées sur l’humain et où la dignité des citoyens est restaurée.

Vos Majestés, Distingués membres du Comité Nobel, Mesdames et Messieurs, Amis de la paix,

Le défi est clair. Il est à notre portée.

Pour les Sarah, pour les femmes, les hommes et les enfants du Congo, je vous lance un appel urgent de ne pas seulement nous remettre le Prix Nobel de la Paix mais de vous mettre debout et de dire ensemble et à haute voix : « La violence en RDC, c’est assez ! Trop c’est trop ! La paix maintenant ! »

Je vous remercie.

Denis Mukwege

CLIIR – Rwanda: Sortir de la servitude imposée

Déclaration du 10 décembre 2018 pour le 70ème anniversaire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme : Sortir de la servitude imposée.

Rwanda : Sortir de la servitude et de l’insécurité imposées au peuple rwandais par la mafia du président Paul KAGAME

« La paix n’est pas un bien que l’on possède, mais un bien que l’on conquiert ».

INTRODUCTION :

Le peuple rwandais vit dans l’humiliation et dans l’insécurité totale. Il est corvéable et taillable à merci. L’oppresseur est un groupuscule de criminels rassemblés autour du président Paul KAGAME qui accapare et contrôle tous les pouvoirs militaire, politique et économique. Ce peuple ne vit pas dans la paix et la justice. Il est terrorisé, trompé, colonisé et racketté par une véritable Mafia dont les crimes sont couverts par le parti unique : le Front Patriotique Rwandais (FPR). Ce mouvement politico-militaire règne par la terreur, le mensonge et la corruption généralisée. Bref, le peuple rwandais est un des peuples les plus humiliés de la planète. Particulièrement, depuis qu’il est pris en otage par ce noyau de criminels sans frontières qui ont massacré en Uganda, au Rwanda, en République Démocratique du Congo et ont assassiné des réfugiés rwandais dans plusieurs pays africains.

Sous le régime totalitaire du Rwanda, l’usage de la terreur, du mensonge et de la corruption empêche les citoyens rwandais de vivre en paix et dans la dignité. La justice est impossible car l’arbitraire règne à tous les niveaux. Les institutions officielles de l’Etat Rwandais sont noyautées, contrôlées et paralysées par ce petit noyau de chefs militaires et politiques du FPR qui jouit d’un « pouvoir occulte ». Une sorte de « gouvernement parallèle » qui gère le pays par la terreur, le mensonge, la corruption. Il orchestre les meurtres, les enlèvements, les disparitions forcées, le racket, le chantage, les spoliations des biens mobiliers et immobiliers appartenant à des propriétaires de biens assassinés, emprisonnés ou contraints de s’exiler. Les pillages des ressources naturelles à l’intérieur et à l’extérieur du pays constituent une autre source d’enrichissement pour cette mafia insatiable et dont la soif de richesse est légendaire.

Pour lire la suite, cliquez ici: Déclaration du 10.12.2018 – 70ème anniv DUDH

ODHR : NOTE SUR LA SITUATION DES DROITS HUMAINS AU RWANDA

RWANDA : UN ESPACE POLITIQUE CONFISQUE PAR UNE GOUVERNANCE NON EQUITABLE FRAGILISANT LA DIGNITE ET LA SECURITE HUMAINE

Paris le 02 décembre 2018

  • I. Contexte politico-juridique et judiciaire

La dignité et la sécurité humaines sont des valeurs exigeantes. Elles requièrent une gouvernance juste et équitable impliquant le respect des valeurs de démocratie. Ces valeurs incluent notamment la lutte contre les exclusions, les extrémismes, les discriminations politiques, socio-économiques et culturelles. Le respect de la dignité humaine exige également la prise en compte de l’ensemble des questions mémorielles non discriminatoires pour guérir les blessures du passé pour une réconciliation nationale ainsi que l’égalité dans les droits et dans l’éducation. Les deux valeurs ne peuvent être assurées sans justice équitable et égale pour tous et sans lutte contre l’impunité. Mais cette justice va avec la participation civique de tous les citoyens du pays à la vie du pays, à la gouvernance politique du pays, à l’autosuffisance alimentaire, à l’accès inclusif et de manière égale aux questions de la terre et de l’économie associant l’environnement pour la sécurité de la terre prise dans sa globalité.

Lorsque le Front Patriotique Rwandais (FPR) a attaqué le Rwanda le 1er octobre 1990 avec l’appui matériel et humain de l’armée ougandaise, il justifiait son action par un manque de démocratie, de justice et d’égalité au Rwanda. Il soulignait surtout le non-respect des droits de l’homme, la discrimination et l’exclusion d’une partie de la population à tous les niveaux et dans tous les domaines de la vie du pays.

Pour lire la suite, cliquez ici: Rwanda- un espace politique confisqué..

Ni iyihe mpinduka izacyemura burundu ikibazo cy’impunzi z’Abanyarwanda ?

Iki kiganiro cyatangajwe kuri Radio URUMURI y’Inama Mpuzabikorwa ya Sosiyete Sivili Nyarwanda (CCSCR) kuwa 30/11/2018.

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Tugiye kurebera hamwe bimwe mu bitekerezo ku mpinduka yashobora gucyemura burundu ikibazo cy’impunzi z’abanyarwanda.

1) Ikibazo cy’impunzi z’Abanyarwanda ni ingorabahizi. Kugicyemura burundu byaratuniranye.

Kuva mu myaka ya 1959 kugeza muri 1962: habayeho IMPINDUKA mu buyobozi bw’igihugu. Ubutegetsi bushya bushingiye ku mashyaka ya politiki bwavanyeho ingoma za cyami na gikolonize. Iyo mpinduka yakozwe n’abanyepolitiki bo mu mashyaka ni bwo bwa mbere yari ibayeho mu mateka ya politiki y’Urwanda kuko ayo mashyaka ari bwo yari akimara kuvuka. Iyo demokarasi y’amashyaka yavutse mu nkundura y’Ubwigenge twayigishijwe n’abakoloni. Repubulika yasimbuye Ubwami, n’abakoloni basubira iwabo. Iyo mpinduka ariko yatumye abanyarwanda benshi bahunga igihugu abandi baricwa.

Mu mwaka wa 1973, abo banyepolitiki bashyizeho iyo Repubulika bakuweho ku ngufu (Coup d’Etat) n’abasirikare bo mu ngabo z’igihugu bategekaga. Baregwa guteza imvururu no kubiba amacakubi mu banyanyarwanda. Abo bategetsi b’abasirikare nabo bashyiraho ishyaka rya politiki maze bategeka abanyarwanda bose kurijyamo. Ni uko bayobora igihugu ari abasirikare kandi ari n’abanyepolitiki. Abanyarwanda tubifata nkaho ari ibintu bisanzwe. Nyamara, abahanga muri politiki bavuga ko, muri demokarasi nyayo, ingabo z’igihugu zitagira aho zibogamira muri politiki, bityo zikaba zitagomba gukora politiki nyine. Iyo MPINDUKA ya kabiri yakozwe n’butegetsi bwa gisirikare yatumye nanone abanyarwanda benshi bahunga igihugu abandi baricwa.

Kuva ku itariki ya 1 Ukwakira 1990 kugera 1994 izo mpunzi zashatse gutaha mu Rwanda zikoresheje ingufu za gisirikare, nk’uko zari zarabigerageje mu myaka ya 1963 kugeza 1968 ariko bikanga. Abo basirikare bakoze iyo MPINDUKA ya gatatu nabo bashinze ishyaka rya politiki kugirango bazashobore kujya mu butegetsi bw’igihugu nk’abandi banyarwanda. Mu kwezi kwa karindwi 1994, abo banyarwanda b’impunzi batsinze iyo intambara, benshi muri bo baratahuka ariko bamwe basigara hanze, bakomeza kwitwa impunzi. Kandi nanone abanyarwanda benshi barishwe, hongera guhunga abandi benshi cyane kubera iyo ntambara yamaze imyaka ine. Abo banyepolitiki n’abo basirikare bo mu mpande zombi zarwanaga ntibubahirije amasezerano bagiranye yo kurangiza ikibazo cy’impunzi bari barasinye tariki ya 4 Kanama 1993 Arusha muri Tanzaniya, ndetse babifashijwemo n’amahanga. Iyo MPINDUKA ya gatatu nayo yakozwe n’abasirikare b’abanyepolitiki. Nanone tubifata nk’ibintu bisanzwe.

Mushobora kumbwira muti ibyo uvuze byose nta gishya kirimo. Ni byo koko. Ariko ibi byose ni byo bitumye nibaza kandi namwe mbabaza ibi bibazo: ni iyihe MPINDUKA izacyemura burundu ikibazo cy’impunzi z’abanyarwanda? Ko abanyepolitiki bo mu mashyaka n’abo mu ngabo za gisirikare batashoboye kugicyemura kandi bafite ingufu za politiki n’iz’intwaro zikomeye, kuko n’amasezerano y’amahoro bagiranye batayubahije, iyo mpinduka yindi izakorwa na bande ? Hakoreshwa se ubuhe buryo kugirango icyo kibazo kirangire ? Arusha ya II izava he? Icyo kibazo kizarangira gite ?

2) Turebe uko bamwe mu banyarwanda bifuza iyo impinduka ya kane.

Nubwo hari abanyarwanda benshi bagaragaza, mu mvugo no mu bikorwa, ko bashaka IMPINDUKA ya kane mu Rwanda, hari abandi bagira bati nta mpinduka dushaka ibintu bimeze neza mu gihugu, dufite amahoro n’umutekano. Abashaka impinduka bakabasubiza ko hari ikibazo kuko impunzi zigiheze i Shyanga.

Ariko n’abo bifuza iyo mpinduka, bakayivuga mu buryo bunyuranye. Ku ruhande rumwe, bamwe bati icyo dushaka ni uko abategetsi bahinduka. Abandi bati dutegetswe neza, nta kibazo dufite, bati ariko niba mwumva ko ubutegetsi bwacu ari bwo bwabujije izo mpunzi gutaha, reka tujye mu matora, turi muri demokarasi, maze tuzarebe uzayatsinda. Nkaho abanyarwanda bose bemerewe gutora! Icenga rya politiki ! Abari muri ibyo bice byombi bakumva ko impinduka ari uguhindura umukuru w’igihugu n’abategetsi bamwegereye gusa; binyuze mu matora, uko yakorwa kwose. Ibindi ntimuzabibabaze… Urwo ruhande rukunze kubamo abanyepolitiki bo mu mashyaka.

Ku rundi ruhande, hakaba ariko n’abandi bagira bati amatora y’abanyarwanda ibyayo turabizi, kuva kera Repubulika yabaho, abatsinda amatora yo mu mashyaka ya politiki bamenyekana ayo matora ataranaba ! Bati impinduka dushaka ni REVOLUTION, impindura-matwara, ikaba ariyo yarangiza ikibazo cy’impunzi. Abari mu kindi gice cy’urwo ruhande bati ibyo mubitekereje mute? Bati nta soni mufite? Bati aka kanya mwibagiwe ibyo gusimburana kw’ingoma muri ubwo buryo byadukuririye? Bati izo révolutions zatwiciye abacu ni nazo zirukanye abo bavandimwe bacu mu gihugu, ntazo dushaka. Ni uko impaka zikabura gica.

Kuri iyi ngingo y’uburyo abifuza impinduka ya kane yakorwa rero, ndasanga abari muri izo mpande zombi badasobanura uburyo nyakuri bwacyemura icyo kibazo cy’impunzi. Kuko mu Rwanda habayeho amatora menshi na za révolutions nyinshi, ariko ntibyabujije impunzi guhera i Shyanga.

Kuva muri 1994 kugeza ubu rero, ikibazo cy’impunzi ntikirongera kwigirwa hamwe n’impande zose z’abanyarwanda. Abantu benshi bategereza amatora, bakaba ari yo barangarira, bakayarangaza imbere, bakarangaza impunzi, bakazirangarana, maze ikibazo cyazo kikibagirana. Impunzi nazo zikarangarira ayo matora zizi neza ko zitazajyamo, maze zikibagirwa ko zishaka gutaha! Ari ugutora abategetsi ari no gutaha kw’impunzi, igikwiye bubanza ni iki ? Ni uko amahanga nayo akemera ayo matora yirengagije ko agicumbikiye izo mpunzi ! Nkaho izo mpunzi zidakeneye gutaha. Umenya ariko ari bwa bwenge bita dipolomasi (diplomatie) kuko bafite dipolome muri  demokarasi (démocratie) !

3) Turebe noneho igitekerezo cy’uyu mushinga w’ubwiyunge nyakuri.

a) Iyo mpinduka nshya yaba iyihe?

Mu nyandiko nandika n’ibiganiro ntangaza mu Kinyarwanda ndangiza ngira nti: « Ibibazo bidasanzwe bicyemurwa n’umuti udasanzwe kandi impinduka ikorwa n’ibitekerezo bishya ». Koko rero ibibazo byacu abanyarwanda ntabwo ari ibibazo bisanzwe. Niyo mpamvu bikeneye umuti udasanzwe. Muri iki kiganiro ndibanda gusa ku kibazo cy’impunzi.

Muri uyu mushinga w’Ubwiyunge Nyakuri, nemera ko IMPINDUKA abanyarwanda dukeneye ari iy’ibitekerezo bya politiki (changement des idées politiques). Ntabwo dukeneye impinduka y’ibikorwa bihungabanya umutekano w’abandi banyarwanda cyangwa ikozwe mu buryo bwo kurengera inyungu z’abanyarwanda bamwe gusa. Dukeneye politiki yaduhuza kandi irengera inyungu zacu twese, ni ukuvuga politiki mpuzabanyarwanda ishingiye ku mahame mpuzamahanga y’uburenganzira bw’ikiremwamuntu ahuza abantu. Ntabwo dukeneye politiki iducamo ibice ikirukana bene wacu mu gihugu, politiki y’amaburakindi iyobowe n’abacuzi n’abacuruzi b’ingengabitekerezo z’amoko ya politiki zikoreshwa mu buryo bunyuranye rwihishwa, zashyiriweho gutanya, guteranya no gusumbanya abanyarwanda mu nyungu z’abantu bamwe bo mu ruhande rumwe.

Impinduka dukeneye kandi ni iyo guhindura uburyo bwo gukora politiki kugirango tugere kuri demokarasi nyarwanda. Politiki yo gutukana, gusebanya, gutera ubwoba, kwihimura, kubeshya no kubeshyera abo mudahuje ibitekerezo ntigomba kuba mu muco w’abanyarwanda. Demokarasi nyarwanda igomba kurangwa no kwubahana, kuvugisha ukuri, kugira ubutabera bwigenga, no kwemera ko umunyarwanda wese agaragaza ibitekerezo bye kabone n’iyo byaba binyuranye n’iby’abategetsi, bityo ikabanisha abanyarwanda twese mu gihugu cyacu.

Impinduka dukeneye ntabwo ari iyo kuvanaho abategetsi bariho ngo hajyeho abandi bakora nk’ibyo abo basimbuye bakoze, nubwo byaba binyuze mu matora. Iyo ni politiki ya vaho njyeho. Impinduka dushaka ntabwo ari iyo guhunguka kw’impunzi zimwe gutuma abandi banyarwanda nabo bahunga. Kugirango ayo matora ashobore kugenda neza mu bwisanzure, kubari mu Rwanda, impinduka ikwiye gukorwa mbere ya byose ni ukuvanaho impamvu zose zibuza impunzi gutaha, kugirango zitahuke maze umunyarwanda wese abone uburenganzira bwo gutora ndetse no kuba umukandida abishatse.

Nemera ijana kw’ijana ko umunyarwanda wese akwiye kugira uburenganzira busesuye bwo gusohoka no kwinjira mu gihugu cye igihe ashakiye kandi akaba yaba umukandida igihe cy’amatora. Nta muntu n’umwe ukwiye kubibuzwa cyangwa kubizira. Ariko, kubireba abari hanze y’igihugu, mu buryo bwa politiki, kujya mu matora mu Rwanda uri umunyepolitiki uvuye mu buhungiro kandi uzi neza ko izo mpunzi nta burenganzira zifite zo kugutora cyangwa gutora undi mukandida wese, mu gihe icyo zahunze kikiriho, harimo amayobera. Yaba ari amwe muri ya mabanga ya politiki bajya batubwira? Ayo mabanga azwi na ba nyirayo. Amwe mu mashyaka ya politiki ari hanze y’igihugu yibagirwa ko ari mu buhungiro, agakora nkaho abanyarwanda b’impunzi batuye mu Rwanda. Aho kwishyira hamwe ngo baharanire gutaha kw’izo mpunzi, abari muri ayo mashyaka bagaharanira imyanya yo mu butegetsi badashobora kubona batari mu gihugu cyabo. Igikwiye kubanza ni iki ?

Bamwe mu banyarwanda ndetse bagira bati: « ntawashobora gutsinda ayo matora avuye mu buhungiro ». Nanjye nti: Kuki bamwe mu banyepolitiki bari mu buhungiro bajya mu matora mu Rwanda basize impunzi hanze bazi neza ko zitazashobora gutora kuko nta burenganzira zibifitiye, nyamara bakavuga ko baharanira uburenganzira bwose bw’abanyarwanda bose n’izo mpunzi zirimo, aho guharanira mbere ya byose ko zitaha kugirango nazo zibone ubwo burenganzira? Bumva se ayo matora ari yo azatuma impunzi zitaha? Cyangwa ni uko imishyikirano hagati yabo na Leta y’U Rwanda iba yarananiranye? Kuki bajya mu matora batemera ? Niba ari amaburakindi, bakwiye gushaka icyo « Kindi » kugeza igihe bakiboneye, nubwo byafata igihe, bakareka kurambirwa n’ubuhunzi, bakagira ubwihangane, ariko ntibajye mu byo batemera ! ! Buri wese ariko afite uko abyumva … Ngo iyo ibitekerezo binyuranye bishyizwe hamwe bivamo urumuri (du choc des idées jaillit la lumière) !

Impunzi zatangiye kujya mu matora mu Rwanda bwa mbere nyuma y’intambara ya 1990-1994. Impamvu yaba ari uko mbere ya 1990 politiki y’amashyaka menshi itari yemewe mu Rwanda? Nyamara, ibyabaye kuri bamwe bagerageje kujya muri ayo matora byari bikwiye kubera isomo amashyaka yose ari mu buhungiro kugirango ahindure imikorere yayo ya politiki (stratégie politique).

Icyo dukeneye rero ni ibitekerezo bishya byahindura système politique, ni ukuvuga ishingiro, imiterere n’imyubakire y’inzego z’ubuyobozi n’ubutegetsi bw’igihugu (institutions publiques), kugirango imikorere y’abategetsi nayo ihinduke maze umunyarwanda wese ashobore kuba mu gihugu cye ntawe yikanga, bityo twese tureshye imbere y’amategeko.

Iyo mpinduka nigera mu Rwanda kandi izahindura Isi yose yabeshywe ko ngo abanyarwanda bataremye kimwe, ko ngo bamwe bazi ubwenge no gutegeka kurusha abandi, ko ngo bamwe ari babi abandi bakaba beza, ko ngo ubwoko bumwe ari ubw’abicanyi kabombo, ubundi bukaba ubw’inzirakarengane ntagatifu, ko ngo ubuhutu, ubututsi n’ubutwa ari amoko nk’ayandi kandi nyamara ari amoko ya politiki, n’ibindi. Ibyo binyoma byasakaye ku Isi yose bizata agaciro. Bityo amahanga yose azamenya ko abanyarwanda bose baremye kimwe, ko muri bo harimo abanyabyaha hakabamo n’inzirakarengane kandi ko nta n’umwe urusha undi ubwenge no gutegeka neza.

b) Ni bande bakora iyo mpinduka nshya ?

Impinduka umunyarwanda ashakira abandi nawe akwiye kubanza kuyishakamo. Ntiwahindura abandi nawe utabanje guhinduka ubwawe. Ntiwashobora kubohora abandi kandi nawe ubwawe uri imbohe. Ntawashobora gufasha abanyarwanda kwiyunga kandi nawe atariyunga nawe ubwe. Ibitekerezo bishya ni byo bizahindura imitwe n’imitima y’abanyarwanda.

Nyuma yo gutangaza inyandiko n’ibiganiro ku bwigenge bwa société civile ubwo nerekanaga uburyo abari muri uwo muryango no mu madini nabo baharanira demokarasi, hari umunyarwanda ntari nzi wambwiye ngo ndi gushyamiranya amashyirahamwe n’amashyaka ya politiki. Kubera ko mvuga amakosa y’amwe mu mashyaka, nkanavuga ko abari muri iyo société civile bakwiye kugira ubwigenge bakareka gukorera amashyaka, kugirango bazashobore kuvana ubutabera mu maboko y’abanyepolitiki maze nabwo bubone ubwigenge. Nyamara, ubwigenge ntibubangamira ubumwe n’ubwiyunge. Muri uyu mushinga, nemera ko iyo mpinduka ari yo yaba nziza kuko ibereye abanyarwanda twese. Ubwigenge ni bwiza ariko kubugeraho biravuna…

Nyuma naje kumenya ko uwo munyarwanda ari umunyepolitiki ngo uri mu ruhande rw’abashaka impinduka. Ngo abwirwa benshi, hakwumva bene yo ! Wavuga ko uzakora impinduka mu Rwanda gute udashaka ko umunyarwanda akugaragariza ibitekerezo bye bishya, udashaka kwumva agahinda k’abanyarwanda bashavuye, udashaka ko umuturage akubwira akababaro ke, udashaka ubwigenge bw’ubutabera, udashaka ko ibibi wowe cyangwa ishyaka ryawe rikora bivugwa; aho kubikosora ukavuga ko ufite ibyo bitekerezo akurwanya ? Nta gushidikanya ko habayeho impinduka y’ubutegetsi mu buryo abyifuza, ubutabera nta bwigenge bufite, uwo muyepolitiki yahita arekuza imfungwa za politiki mu nyungu z’ishyaka rye, ariko agata muri iyo gereza abafite ibitekerezo binyuranye n’iby’iryo shyaka, nanjye ndimo ! Ubwo se impinduka yaba akoze ni iyihe? Gufungura imfungwa za politiki ugafunga izindi, nta mpinduka irimo. Uwo munyepolitiki nawe rero mu by’ukuri akeneye guhinduka.

Impinduka dukeneye irareba rero kandi amashyaka ya politiki yose kugirango abifuza ubutegetsi badakora nk’ibyo bavuga ko barwanya. Ntitugomba gutegereza igihe cy’amatora kugirango tubereka amakosa yabo. Bagomba kwemera guteguzwa buri gihe.

Impinduka dukeneye ni iyo guhunguka kw’impunzi zose kandi yaduha icyizere (garantie) cy’uko nta munyarwanda uzongera guhunga igihugu cye. Ibindi byaba ari nk’ibisanzwe twamenyereye. Nta gishya cyaba kirimo.

Dufite abanyepolitiki bakora politiki y’ubutegetsi mu mashyaka menshi (des politiciens), ariko dukeneye n’abandi batari mu mashyaka ahubwo bakora politiki ihuza abanyarwanda mu muryango umwe wa Kanyarwanda (des hommes et des femmes politiques) ugamije ubumwe, ubutabera n’ubwiyunge nyakuri. Kuko nkuko nabyerekanye, iyo nshingano abanyamashyaka ntibayishohoje neza kubera ko impunzi zigiheze i Shyanga, mu myaka 60. Birababaje kuba hari abanyarwanda benshi bavukiye hanze bakarangirizayo ubuzima bwabo bwose bataragera mu gihugu cyabo. Biteye agahinda.

Icyo kivi gikwiye rero gusozwa n’abanyarwanda bari muri société civile hamwe n’amadini. Muti kubera iki? Nti: kubera ko abo banyarwanda nta mashyaka ya politiki barimo, ntibabe n’abasirikare, bakaba batagamije ubutegetsi, ahubwo baharanira ubumwe nyakuri bw’abanyarwanda. Byumvikane neza ko abo banyarwanda batasimbura abanyepolitiki ahubwo babunganira mu milimo irebana no guteza imbere ubwo bumwe, ubutabera, uburenganzira bw’ikiremwamuntu n’ubwiyunge nyakuri, mu rwego rw’igihugu, kugirango bazashobore gusohoza ya ntego abanyepolitiki bo mu mashyaka batashoboye kurangiza. Umuryango wabahuza ni nawo washobora guhuriza abanyarwanda twese mu gihugu cyacu.

Société civile n’amadini nubwo nta butegetsi bw’igihugu baharanira ariko, bakwiye kuba ari bo bemererwa gukora iyo milimo mu nyungu rusange z’igihugu (fonctions d’utilité publique). Kugirango ibyo bazashobore kubigeraho, bagomba kuba nabo bafite ubwigenge busesuye nkuko nabivuze, bityo bakabuharanira koko. Iyo ni yo mpinduka ya kane dukeneye. Abayobozi (leaders) ba Société civile n’amadini rero nibahaguruke !

Ikibazo cy’impunzi z’abanyarwanda kizarangira burundu umunsi ubutabera buzabona ubwigenge busesuye, bukava mu maboko y’abanyepolitiki.

c) Iyo mpinduka yagerwaho ite, yashyirwa ite mu bikorwa? Tubitekerezeho…

Murakoze ndabashimiye, mugire amahoro, ni ah’ubutaha.

 MUSOMESHA Aloys

Umuyobozi n’umuhuza w’Umushinga w’Ubwiyunge Nyakuri, umushinga wigenga kandi utabogamiye kuri politiki y’amashyaka n’ubutegetsi, uharanira politiki mpuzabanyarwanda n’ubutabera mpuzabantu.

Impinduka ikorwa n’ibitekerezo bishya !

  • Mushaka kumenya ibitekerezo bishya ku bwiyunge nyakuri, mukande hano (murebe inyandiko n’ibiganiro biri mu cyika cya mbere). Murabigezwaho na MUSOMESHA Aloys, umuyobozi n’umuhuza w’uyu mushinga. Musome kandi namwe musomeshe n’abandi, munabumvishe ibyo biganiro!
  • Kureba vidéos no kwumva umuziki ku bwiyunge nyakuri, mukande hano.
  • Kwumva ibiganiro birebana n’ubwiyunge nyakuri, mukande hano.