Le Collectif des Associations CASCR condamnent les meurtres et autres crimes des RDF/M23 en RDC

By | mars 22, 2025

COLLECTIF DES ASSOCIATIONS DE LA SOCIETE CIVILE RWANDAISE (C.A.S.C.R)

Impuzamashyirahamwe ya Sosiyete Sivili Nyarwanda

Collective of Rwandan Civil Society Associations

15, rue des Dardanelles, 4800 Verviers, Belgique

E-mail : ccscr.cadredeconcertation@gmail.com

COMMUNIQUE N° 2/CASCR/2025

CONCERNE : CONDAMNATION DES MEURTRES COMMIS PAR L’ARMEE DES FORCES DE DEFENSE DU RWANDA (RDF) ASSOCIÉES A CELLES DU MOUVEMENT TERRORISME M23 CONTRE LES CONGOLAIS ET LES REFUGIÉS RWANDAIS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO (RDC) DEPUIS 1994.

Nous, membres du COLLECTIF DES ASSOCIATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE RWANDAISE (CASCR), sommes attristés par les meurtres à grande échelle et d’autres violations des droits de l’homme commis par les forces armées du Rwanda associées à celles du mouvement terroriste M23 contre le peuple de la République Démocratique du Congo (RDC) et les réfugiés rwandais qui ont fui dans ce pays depuis 1994, et nous condamnons fermement ces crimes.

1. Condamnation des meurtres et autres actes de violations des droits humains en RDC

Ces forces militaires ont déjà pris le contrôle de grandes villes de l’Est, notamment Sake, Goma et Bukavu, et veulent attaquer d’autres villes voisines, leur objectif principal étant d’exterminer la population locale victime de ces atrocités. Dans ces massacres, elles ont continué à cibler des réfugiés rwandais innocents, trompant la communauté internationale en lui faisant croire qu’elles les poursuivaient comme des criminels du groupe FDLR1 ayant commis le génocide contre les Tutsis au Rwanda ; cela étant rapporté par les porte-parole des autorités de ce pays.

Comme les habitants de ces régions continuent de les dénoncer à travers les réseaux sociaux et divers médias, ces crimes sont confirmés par différents rapports documentés des organisations de défense des droits de l’homme et de maintien de la paix, des experts de l’ONU et d’organisations affiliées, ainsi que par le gouvernement de la RDC. Tous ces rapports montrent généralement que de nombreuses personnes vivant dans ces zones ont été exterminées et que dans la seule région de Goma, plus de 3.000 personnes ont été tuées et plus de 70.000 ont été déplacées (Schwikowski, 2025)2.

Ces rapports révèlent également que ces militaires de l’Etat rwandais (RDF) et soldats du M23 ont non seulement tué les gens, mais qu’ils ont aussi violé des femmes, fait disparaître par la force la plupart des hommes ayant refusé de rejoindre leurs troupes et ont même pillé leurs biens vers le Rwanda. Dans les zones qu’ils ont occupées, ces soldats ont également confisqué les terres des habitants pour y installer les familles de leurs proches et d’autres personnes ayant accepté ou forcées de se soumettre à eux.

2. Indignation contre l’absence de protection des réfugiés rwandais en RDC

En outre, nous sommes encore attristés par le fait que les organisations internationales telles que l’ONU elle-même, son agence pour les réfugiés (HCR)3 et d’autres organisations de défense des droits de l’homme opérant dans cette région, ne veulent pas signaler publiquement les atrocités qui sont commises particulièrement contre ces réfugiés rwandais. Nous continuons à nous demander pour quelle raison elles ferment toujours les yeux et les oreilles en gardant le silence ! Pourquoi les lois qui protègent les autres réfugiés dans le monde ne sont-elles pas utilisées pour ces réfugiés rwandais sans défense, comme s’ils devaient être privés de leurs droits de protection ?

En effet, il s’est avéré que ces tueurs avaient déjà commis tous ces massacres dans les zones qu’ils avaient occupées, mais après avoir pris les villes de Goma et de Bukavu, ils ont immédiatement traqué les réfugiés rwandais qui avaient fui dans les forêts. Hormis quelques reportages sur diverses plateformes de médias sociaux et de la Croix-Rouge montrant des photos des nombreux corps de personnes assassinées dans ces zones et enterrés avec mépris, ces organisations n’ont rien publié d’autre à ce propos.

L’Organisation des Nations Unies (ONU) a pour mission de préserver la paix et les droits de chacun sans aucune discrimination, qu’il soit dans sa patrie ou dans n’importe quel pays où il vit comme réfugié. Elle n’est pas en RDC pour assister aux massacres, raison pour laquelle elle doit intervenir pour que ces réfugiés ne soient tués par ces forces sans en être inquiétés.

Etant donné qu’à ce jour, ces crimes continuent d’être commis contre les congolais et les réfugiés rwandais, nous saisissons cette occasion pour rappeler et demander aux Nations Unies (ONU), aux organisations opérant dans la région orientale de la RDC et aux pays qui y sont engagés pour la paix, de ne pas ignorer que les réfugiés rwandais ont besoin de sécurité et du bien-être comme tous les autres réfugiés dans le monde, conformément au droit international relatif à leur protection. La sécurité au Rwanda étant encore loin d’être assurée, ces réfugiés ne peuvent pas rentrer volontairement dans leur patrie, surtout qu’ils continuent d’être intimidés par les dirigeants rwandais qui les traitent d’ennemis du pays au lieu de corriger leur mauvaise gouvernance.

3. Revendications du Collectif des Associations de la Société Civile Rwandaise (CASCR)

Pour tous ces motifs graves liés à l’extermination continue des populations innocentes de la République Démocratique du Congo et des réfugiés rwandais vivant dans les zones citées :

1° Le CASCR appelle les Etats et les organisations internationales à contraindre le gouvernement rwandais et le M23 de cesser la guerre, d’arrêter d’envahir le territoire et de violer la souveraineté de la République Démocratique du Congo (RDC), de mettre fin aux actes de massacres, pillages et destruction des infrastructures de l’Etat mettant en danger la sécurité des congolais, des réfugiés rwandais et de l’environnement, et faire en sorte que les auteurs de ces crimes soient tenus responsables, afin que la sécurité puisse revenir dans ce pays.

2° Le CACSR salue les progrès réalisés, les décisions et résolutions prises par les organisations internationales et régionales, notamment l’UA, l’EAC, la SADC, ainsi que par les pays ayant pris des mesures pour restaurer une paix durable dans la région, sans parti pris, en mobilisant les ressources nécessaires venant en aide aux victimes de ces actes criminels.

3° Le CASCR demande spécifiquement :

  • Aux Nations Unies (ONU) et aux autres organisations de défense des droits de l’homme opérant en RDC, de continuer à mener les enquêtes sur les crimes commis par les forces RDF et M23 contre ces innocents (congolais et réfugiés rwandais) afin que tous les auteurs impliqués soient traduits en justice et punis, en premier lieu les hauts responsables de ces troupes.

  • A l’Etat congolais, de continuer à bien assurer la sécurité des réfugiés rwandais qu’il accueille depuis 1994 lorsqu’ils fuyaient les massacres des forces du Front Patriotique Rwandaise (FPR) ; tout en reconnaissant, avec gratitude, les mesures qu’il a déjà prises en vue de protéger leurs droits de réfugiés conformément au droit international humanitaire.

  • Aux Forces de la Mission des Nations Unies en République Démocratique du Congo (MONUSCO) et des pays de la SADC comprenant la Tanzanie, l’Afrique du Sud, le Malawi et le Burundi, qui sont en République Démocratique du Congo ; de poursuivre leurs efforts humanitaires visant à ramener la paix dans ce pays et dans la région des Grands Lacs, et de coopérer pour protéger les réfugiés rwandais et les citoyens congolais maltraités qui continuent d’être tués.

  • Aux organisations de la société civile et activistes qui militent pour la défense des droits de l’homme partout dans le monde (comme la Société Civile du Sud-Kivu en RDC et la société civile au Rwanda), de soutenir notre initiatiative en condamnant également cette injustice grave dont les citoyens de la République Démocratique du Congo et les réfugiés rwandais dans ce pays sont victimes depuis 1994.

Fait en Belgique le 20 mars 2025

CONSEIL D’ADMINISTRATION DU CASCR4

MEMBRES

1) Initiative HUMURA (Belgique) 2) CLIIR : Centre de Lutte contre l’Impunité et l’Injustice au Rwanda (Belgique) 3) Projet-DVJP: Projet pour la Réconciliation par le Droit, la Vérité, la Justice et le Pardon (Belgique) 4) RIPRODHOR : Réseau International pour la Promotion et la Défense des Droits de l’Homme au Rwanda (France) 5) Justice et Réconciliation, ASBL (Belgique) 6) Stichting Tolerantie Benimpuhwe (Pays-Bas) 7) Global Campaign for Rwandan’s Human Rights (Royaume-Uni) 8) IBUKABOSE RENGERABOSE (France) 9) LECP : Liberté, Expression, Culture et Paix (France) 10) RDTJ : Rwandan Platform for Dialogue, Truth, and Justice (Afrique du Sud) 11) VGRR : Global Voice of Rwandan Refugees (Afrique du Sud) 12) Activiste 1: HAVUGIMANA Pierre Célestin (Belgique) 13) Activiste 2 : AKAYEZU MUHUMUZA Valentin (Pays-Bas) 14) Activiste 3 : MPORAMUSANGA Jean-Népomuscène (Belgique).

1 Front Démocratique pour la Libération du Rwanda

2 Schwikowski, M. (2025). ACCORD Report, 17 February 2025: ‘DRC conflict: Pressure mounts on Rwanda as M23 seize Bukavu [https://www.dw.com/en/drc-conflict-pressure-mounts-on-rwanda-as-m23-seize-bukavu/a-71638481].

3 Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés

4 COMMUNIQUE N° 1/CASCR/2025 : https://www.youtube.com/watch?v=6tFBJAzOsfU&ab_channel=RadioUrumuri

Membres du Conseil d’administration : http://projet-dvjp.net/2025/02/reforme-du-fonctionnement-de-la-societe-civile-rwandaise/

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